Il l'a redit.
Il m'a redit « je t'aime ».
Je suis allé courir, je suis allé courir et je suis passé sous ses fenêtres parce que je suis fou et obsessionnel et que j'ai besoin de faire n'importe quoi sans comprendre pourquoi et en espérant que ça marche quand même.
Et quand il m'a vu, depuis sa fenêtre, il est descendu en courant. En débardeur, en pantalon de pyjama à carreaux et sans avoir correctement enfilé ses tennis.
Je lui ai dit que je ne voulais pas de lui, que je voulais qu'il s'en aille. Que je ne voulais pas être aimé. Et lui, il m'a couru après dans la rue. C'était dur, parce que même si je n'ai pas de souffle, je suis entrainé et lui... Lui il ne sait pas du tout courir.
Il m'a couru après. Il m'a attrapé dans ses bras, m'a soulevé et m'a serré contre son torse, et en même temps il s'est effondré par terre parce qu'il venait de courir trop vite. Il était rouge vif, il respirait très fort, il venait de m'attraper et de se casser la figure, on n'était par terre sur un trottoir crade de Londres et il a commencé à m'embrasser.
Personne ne m'avait jamais embrassé à bout de souffle couché sur un trottoir. Personne ne m'avait jamais couru après au milieu de la rue, personne n'avait jamais fait toutes ces choses parce que personne n'est censé faire toutes ces choses. Bridget Jones peut courir après Marc Darcy en slip mais Louis n'est pas sensé me courir après.
Louis n'est pas sensé me serrer dans ses bras sans se soucier que l'on soit par terre parce qu'il est tombé sur moi. Louis n'est pas sensé tenir mon visage dans ses mains en m'embrassant. Louis n'est pas sensé comprendre que j'ai besoin de lui, que j'ai besoin qu'il me sauve mais que j'ai trop peur qu'il essaye et qu'il n'y arrive pas pour le laisser essayer.
Mais Louis a compris. Louis a compris sans que j'aie besoin de lui dire. Et c'est ça. C'est ça, le truc. Une personne qui comprend sans que l'on n'ait à lui expliquer. C'est ça.
« Je pourrais passer des semaines à te sauver. »
Il met du temps à prononcer cette phrase. Parce qu'il est vraiment à bout de souffle. Ensuite il m'embrasse dans le cou deux ou trois fois, et puis il se relève, et il me tire avec lui. Il me serre très fort et il respire mes cheveux.
« Ou à essayer. »
« Je ne veux pas. »
« Alors je passerais des semaines à essayer de te donner envie. »
Ses bras tremblent un peu quand il me soulève. Quand il croise mes jambes autour de sa taille, agrippe mon dos et continue à m'embrasser encore et encore.
Ensuite je me mets à pleurer, et il me ramène chez lui.
On ne dit rien. Pourtant on a plein de choses à se dire, mais Louis a compris. Alors Louis peut comprendre le silence. Du coup, on grimpe dans son lit et on s'allonge sous la couette, avec mon dos contre son torse et ses bras autour de moi. Il est encore en pyjama, moi en short de course et tee-shirt trop grand.
Et puis je parle à travers mes larmes. Je dis un peu tout ce qui me passe par la tête et Louis me console. Et jamais personne n'avait aussi bien su trouver tous les mots que j'avais besoin d'entendre.
« Je vais mourir. »
« Tu ne vas pas mourir. »
« On va tous mourir. »
« Pas toi. Pas tant que je suis là. »
« C'est n'importe quoi. »
« Je t'aime. »
« Et alors ? »
« Alors je vais te protéger et tu ne vas pas mourir. »
« N'importe quoi. »
« Tais-toi. Je t'aime. »
« N'importe quoi. »
« Si je t'aime. »
« Non. »
« Si. »
« Prouve-le. »
Alors il m'embrasse dans le cou, il me tourne vers lui et il m'embrasse sur la bouche, il me colle à lui et il passe ses mains sous mon tee-shirt. Et puis il frotte le bout de son nez contre le mien et il me regarde avec ses grands yeux bleus avec les petites taches blanches dedans.
« Je ne te laisserais pas partir parce que tu as peur. Je vais prendre soin de toi, je vais rester avec toi jusqu'à que tu n'ai plus peur. »
Il est niais. Beau, et niais, et ses mains sont en train de me retirer mon tee-shirt et ça c'est beaucoup moins niais.
« Arrête d'essayer de coucher avec moi. C'est le seul truc qui t'intéresses ? »
Il hausse un sourcil, mais il termine quand même de me retirer mon tee-shirt
« Je t'aime. »
« On dirait que c'est la réponse universelle. »
« Dans ma façon d'agir avec toi, ça l'est. »
Il s'installe sur moi, ses genoux de part et d'autre de mes hanches. Il tire doucement sur son tee-shirt, dévoilant le bas de son ventre, et il me regarde. Il attend. Il attend que je vienne poser les mains sur son ventre, que je les glisse sous le tissu. Il attend que je le déshabille. Si j'en ai envie.
J'en ai envie.
Il ferme les yeux pendant que je caresse sa peau avec mes mains. Son ventre, ses hanches, son torse. Louis n'est pas un top model, c'est vrai. Mais son corps à une douceur folle. Sa peau a la couleur du vieil ivoire. Son ventre fait comme un oreiller pour des nuits sans sommeil. Les cicatrices sur son c½ur forment une étoile.
« On dirait qu'une comète t'a frappé et est entrée dans ton c½ur. »
« Une comète ? Comme toi ? »
« Une comète comme moi. Mais pas moi. Une autre comète. »
« Peut-être, oui. Peut-être que c'est ça. Une comète est entrée en faisant un grand trou au passage. »
Il tient ma main, posée sur son c½ur. Il bat trop vite. Il a l'air si calme, si sûr de lui. Mais sous mes doigts je sens à quel point il est hésitant, excité, paniqué, heureux, troublé. A quel point il ressent toutes ces choses. Et il y a quelque chose, et si je ne dis rien il va le dire à ma place, avec un petit rire qui dira à quel point ce n'est pas une plaisanterie. Mais c'est à moi de le dire. Pas à lui.
« Je ne vais pas entrer et faire un grand trou sur mon passage. »
« Tu es déjà à l'intérieur. »
Ça me fait peur quand il dit ça. Ça me fait assez peur pour que je brise tout à nouveau autour de moi, pour que je le repousse parce que j'ai peur. J'essaye de m'en empêcher, j'essaye très fort de rester calme. Mais mes doigts sur ses hanches s'agitent, et je le griffe. Fort.
« Aïe ! »
Il pose sa main sur la mienne.
« Hey... »
« Je suis désolé. »
« Ce n'est pas grave, tu n'as pas fait exprès. »
Je ne dis rien. Il faut que je me contrôle. Je suis en train de me refermer parce qu'il m'ouvre les portes et que j'ai peur de tout casser en lui. Il est trop facile à blesser, il est trop fragile. Niall était fort, lui. Il n'avait pas l'air, comme ça, mais il avait cette capacité à s'ouvrir et à se protéger en même temps. Il n'était pas comme moi, avec un c½ur faible et de hautes murailles tout autour. Ses murailles étaient faciles à passer, mais son c½ur était bien plus solide que le mien. Son c½ur savait encaisser mes coups.
Pas celui de Louis.
« Est-ce que tu as peur que les gens s'attachent à toi ? »
Louis me reconnecte à la réalité. J'étais parti. Il s'est allongé contre moi, un coude au-dessus de mon visage, la tête posée dans la paume de sa main. Il me regarde avec une certaine appréhension. Parce que je peux exploser à tout moment, m'effondrer en larmes ou donner des coups sans que l'on ai rien vu venir.
Je hoche la tête.
« Je sais qu'il vont s'en prendre plein la figure. Mais c'est leur problème. »
Je me détourne un peu. C'est ce que je pense. Et je sais que ce n'est pas très gentil. Mais c'est le cas. J'ajoute :
« Je sais que c'est égoïste, mais... »
« Lucide. C'est lucide. »
Il embrasse mon épaule, et puis il se rallonge à côté de moi et m'enlace. Il sent bon. Il sent la lessive, le savon et le café. Il me tient et j'ai peur, mais j'ai moins peur parce qu'il me tient. Il murmure :
« Harry ? »
Je tourne la tête vers lui, et il m'embrasse tout doucement. Et puis il murmure encore :
« Je t'aime, et je n'ai pas envie d'arrêter. Alors sors avec moi. S'il te plait. »
« Qu'est-ce que ça veut dire, sortir avec toi ? »
Il me câline un peu, me respire et mordille ma peau jusqu'à que je gigote contre lui et que je me mette à rire. Et puis il glisse sa main sous mon short de course, sur ma hanche. Et il est si doux que je ne me crispe même pas.
« Ça veut dire que tu me laisses te protéger. Te faire du bien. Prendre soin de toi. De toutes mes forces. »
« D'accord. »
« Vraiment ? »
« Mais oui. »
« Je t'aime. »
« Je sais. »
« C'est une réponse en hommage à Star Wars ? »
« Absolument. »
On s'embrasse un peu encore. Jusqu'à que je murmure :
« Moi aussi, tu sais. »
Parce que c'est vrai.

Eclosion-fic, Posté le dimanche 11 janvier 2015 03:43
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