Mais j'aimerais le protéger aussi. J'aimerais l'empêcher d'avoir mal, j'aimerais pouvoir lui rendre un peu de cette protection qu'il me donne. Et il dit que je le fais, il dit que je lui fais du bien, que je le rends heureux. Alors que moi j'ai seulement l'impression de le blesser en permanence.
Well I know the feeling of finding yourself stuck out on the ledge... And there ain't no healing from cutting yourself with the jagged edge...
La musique de Nickelback me réveille en plein milieu de la nuit. Je coupe le son, d'habitude, mais je ne le fais plus au cas où Louis aurait besoin de me parler au milieu de la nuit. Il fait des cauchemars, depuis quelques temps.
Je cherche mon portable entre les draps. C'est un sms.
« Tu dois dormir. J'ai envie de te parler. Je n'arrive pas à dormi et j'ai envie de t'avoir près de moi et de te serrer dans mes bras. J'ai envie d'écouter ton souffle et qu'il me berce jusqu'à m'endormir. »
Moi aussi, j'ai avant d'être dans ses bras. De le serrer et de lui caresser les cheveux. Je me roule en boule avec ma peluche et je réponds.
« Je ne dors pas. Tu veux m'appeler ? »
« Je n'ai pas envie de parler. Est-ce qu'on peut discuter un peu comme ça ? »
« Tu as fait un cauchemars. »
« Oui. Avec mes parents dedans. C'était horrible. »
Il s'entend mal... Très mal avec ses parents. C'est son sujet de plainte numéro un. Et de pleurs.
« Respire. »
« Comment sais-tu que je respire mal ? »
« Je te connais. »
On discute quelques minutes. Il me raconte son cauchemar, et moi je lui raconte que je suis là. Que je suis dans le lit avec lui, que je caresse ses cheveux et que je le serre fort. Je lui dis que je le protège, je lui dis que je tiens à lui. Jusqu'à qu'il cesse de répondre parce qu'il s'est endormi.
Il fait un autre cauchemar une semaine plus tard. Un samedi soir, alors que l'on dort tous les deux. Mais cette fois, c'est différent. Et ça se passe mal. Ça se passe très mal.
D'abord il se débat. Il pleure, il crie, il se bat contre des ennemis invisibles et j'ai beau le secouer, il ne se réveille pas. Et ça me fait peur. Il me frappe dans son sommeil, et j'ai beau crier et le secouer, il ne se passe rien.
Je tiens son visage entre mes mains. Je le supplie de se réveiller, parce qu'il me fait peur. Il me fait peur à se débattre, à souffrir, j'ai peur de la douleur qu'il est en train de s'infliger lui-même. J'ai peur de savoir ce qu'il y a dans sa tête, qui peut le mettre dans un état pareil.
Ils ouvrent les yeux d'un coup. Il est complètement déboussolé.
« Louis, je suis là, c'est fini. »
« Lâche-moi. »
Il n'est pas tout à fait sorti. Il ne se rend pas vraiment compte de la réalité. Et il est en panique.
« Ca va aller, il faut que tu te calmes, c'était un cauchemar, c'est fini. »
« Lâche-moi, lâche-moi ! »
Je ne veux pas le lâcher. Il a besoin de moi, il a besoin que je sois près de lui. Il faut que je l'aide à se calmer.
Mais il est bien réveillé, et il est très en colère parce que je ne veux pas le lâcher, il me fait peur et je ne veux pas me décrocher de lui, je veux qu'il se calme. Je veux le serrer dans mes bras jusqu'à qu'il se calme.
Il ne se calme pas. Il crie sur moi. Et comme je ne lâche toujours pas, il me gifle. De toutes ses forces. Il m'envoie valdinguer contre la barrière du lit en hauteur, tellement fort que je tombe en emportant la couette avec moi et m'écrase douloureusement sur le sol en bas.
Je suis sonné. J'ai eu le réflexe de protéger ma tête mais j'ai quand même pris un sacré coup. Je suis bien tombé, mais quand même. Je reste par terre, en tas, le souffle court. Ma tête résonne à cause de la gifle et de la chute. J'ai un grand vide dans la tête, comme si j'allais perdre connaissance.
Louis a cessé de crier. Lui aussi a le souffle court. A travers mes yeux qui se ferment à demi, je le vois se pencher vers moi, depuis le lit en hauteur. Sa voix tremble un peu.
« Harry ? »
Je produis un son qui ressemble à un oui. Je ne me sens pas bien du tout. La voix de Louis tremble.
« Est-ce que ça va ? »
« J'sais pas... »
Je ferme les yeux, sinon tout tourne, et je reste couché par terre. Je n'ai pas du tout le courage de me lever, là. Ma tête est très lourde. Louis me regarde, et puis en frissonnant, il descend du lit et vient s'accroupir à côté de moi. Il prend doucement mon visage entre ses mains. Elles sont froides, ça fait du bien. J'ai les yeux fermés, mais je les ouvre quand je l'entends sangloter.
« Louis ? »
« J-je suis désolé... Tu saignes du nez... C'est de ma faute... Je suis désolé... »
Il est accroupi devant moi, à tenir mon visage et à pleurer. Je tends la main vers son visage.
« Tu faisais un cauchemars. Tu n'as pas fait exprès. »
« N-non... J'étais réveillé, et j'étais en colère et je t'ai frappé... Je t'ai frappé et je t'ai fait tomber et tu saignes du nez... C'est de ma faute... C'est complètement de ma faute. »
« Donne-moi un mouchoir, d'accord ? Ce n'est pas grave. Tu ne voulais pas. Ce n'est pas grave. »
Il sanglote deux fois plus fort et puis il m'amène un mouchoir. Il m'aide à le rouler en un petit tube et à le coincer dans ma narine. Puis il m'essuie le visage dans un sopalin humide et il continue à pleurer et à me dire qu'il est désolé. Jusqu'à que je l'embrasse pour qu'il se taise.
Quand on grimpe dans son lit, il me raconte son cauchemar. Pas tout, parce que certaines parties lui font trop de peine. C'est à propos de Zayn. Son ex. Il n'arrête pas de pleurer et moi je le console. Je lui dis qu'il est merveilleux. Je lui dis que je ne laisserais pas. Que je suis là. Que tout ira bien. Je caresse son dos, il est dans mes bras, je le console et je l'apaise. Jusqu'à qu'il murmure :
« Pourquoi tu es si gentil avec moi ? »
« Parce que tu es la personne la plus gentille que je n'ai jamais rencontrée. Et j'essaye juste d'être à la hauteur. De prendre soin de toi. Parce que je... »
Les mots ne jaillissent pas tous seuls de ma cage thoracique. Ils ne s'échappent pas de mes lèvres parce que je n'ai pas la force de les retenir. Ce n'est pas ça. C'est juste qu'ils sont là. Je peux les prononcer si j'en ai envie. Je ne suis pas obligé. J'ai le choix.
« Je t'aime. »

Eclosion-fic, Posté le mercredi 03 septembre 2014 08:46
Shtroumpfette a écrit : "
"Tu pètes facilement des câbles, aussi. Utilise tes doigts sur le clavier.