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Eclosion-fic

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Création : 26/06/2014 à 15:56 Mise à jour : 29/12/2014 à 15:25

- 22 -

 
What the hell am I doing here
 
 
 
One time - Safetysuit
 
 
 
Je passe chaque instant de libre que j'ai avec Louis. Dès que Tom est dans son lit et qu'au moins l'un de leurs pères est là, j'enfile mes tennis et je pars en courant pour le rejoindre. Je me jette dans ses bras, je respire son parfum à m'en donner mal à la tête et je me laisse aller.

Au début, Noah a trouvé ça... Plutôt mignon. C'est le père de Tom – mais pas d'Ophélia. Il est professeur de philo et c'est une crème. Il est absolument adorable avec moi, et quand je lui ai parlé de Louis, il m'a autorisé à partir le rejoindre dès qu'il rentrait du travail. Ce qui fait que pendant une semaine, j'ai pu passer toutes mes soirées avec Louis, à partir de 19h, au lieu de 21h.

Au bout d'une semaine, Adam, le mari de Noah et le père de Tom et d'Ophélia est parti travailler juste quand je rentrais de chez Louis, au petit matin. Comme il rentre tard le soir, je ne l'avais presque pas vu de la semaine. Mais il n'a pas du tout apprécié. Il m'a dit que ce soir, je ne partais certainement pas voir mon petit ami, et qu'il fallait que l'on ait une discussion.

Ça m'a fait redescendre. Et violement. Quand je vois Louis, trois heures plus tard, j'ai la nausée. Je déteste me faire disputer. Ça me rend nerveux. Mes mains se mettent à trembler et je me sens ridicule. Elles tremblent déjà. Je tiens la main de Louis, on marche dans les salles de la National Gallery. Et je tremble et j'ai envie de pleurer. Parce que je n'arrête pas de penser à la colère dans les yeux d'Adam ce matin. Noah est une crème, mais son mari est du genre violent. Pas méchant, plutôt du genre à ne pas savoir contrôler sa colère. Je les aie déjà entendus se disputer, et ça m'a vraiment fait peur. Mes parents étaient comme eux. A s'aimer passionnément et à se disputer tout aussi passionnément. Mais si Adam crie sur moi, je me mettrais à pleurer. Comme quand j'étais petit. Et ça sera horrible.

Louis s'est tout de suite rendu compte que je n'allais pas bien. De toute façon, je n'essaye pas un instant de le cacher. Je lui ai raconté pour Adam, mais je n'ai pas envie d'en parler plus avant. On est arrêté devant les tournesols de Van Gogh, et il me prend dans ses bras.

« Harry ? »

« Hm. »

« Est-ce que tu veux que l'on aille s'asseoir ? »

Je hoche la tête. On traverse deux salles sans regarder les tableaux, il a son bras autour de mes épaules et il me fait m'asseoir sur l'un des espaces de gros canapés qui sont installés au milieu des salles.

« Tu as mangé, ce matin ? »

« Bien sûr que non. »

« Tu ne veux pas qu'on essaye de déjeuner, après le musée ? »

« Non. »

« S'il te plait. »

« Arrête. »

Il détourne la tête, mais il ne laisse pas tomber pour autant.

« Je ne peux pas te laisser sans manger. »

« Tu préfères que je me fasse mal autrement ? »

« Non. »

Alors on se lève. Et je crois qu'il est fâché, un peu. Ou peut être seulement mal à l'aise. Mais il ne me touche pas, et il ne me parle pas non plus. On regarde les tableaux. La National Gallery est absolument immense et on n'a que deux heures devant nous, alors on ne s'arrête pas devant tous les tableaux. On ne s'arrête pas beaucoup, en fait. Je finis par reprendre sa main. Une façon de dire « Je ne suis pas fâché, alors ne le sois pas non plus. »

Et puis on parle. A mi-voix. Une discussion reprise et interrompue entre les toiles. Des mots très lourds murmurés, pour qu'ils passent sans trop blesser.

« Tu te trouves trop gros ? »

« Oui. »

« Ce n'est pas le cas. Et je suis persuadé que si tu te pèses et que tu te mesures, tu as un IMC complètement normal. Tu n'es absolument pas gros. »

« Je l'étais. »

« Et tu as arrêté de manger pour mincir ? »

« En effet. »

« Et tu n'arrives pas à recommencer à manger ? »

« C'est pas ça. »

On se perd un peu entre les salles. Il y en a trop, partout. Trop de tableaux, trop de gens, j'ai mal au c½ur, j'ai faim, j'ai peur de me faire engueuler ce soir et de me mettre à pleurer. En plus, c'est dur de se défendre dans une autre langue. J'ai beau avoir un très bon niveau d'anglais, je perds facilement mes moyens, et dans ce cas, j'oublie mon anglais. Mais ça va aller. Il faut que je respire.

« C'est quoi, alors ? »

« Ca me rassure, de ne pas manger. »

Je lâche sa main. Je m'éloigne de lui. Parce que c'est peut être idiot, mais je n'avais jamais dit ça à personne. Pour Niall, j'essayais juste de maigrir et puis je n'aimais rien, c'est pour ça que je ne mangeais jamais. Mais à l'époque de Niall, j'avais vraiment des kilos à perdre. La raison qui me pousse à continuer, je ne l'avais jamais dite à personne.

Louis ne me poursuit pas. Il me laisse aller et venir, il me laisse le temps de collecter un peu de courage. Quand il sent que je suis prêt, il demande seulement :

« Pourquoi ? »

« Parce que ça me donne l'impression qu'il y a encore quelque chose que je contrôle dans ma vie. »

J'aimerais ne pas avoir à mettre des mots sur ce sentiment, parce que ça le rend encore plus vrai. Et au passage, encore plus idiot. Mes problèmes sont idiots. Et moi, je ne suis qu'un gamin. Je m'excuse.

« Je suis désolé... »

Louis à l'air embêté. Il passe sa main dans mes cheveux et il m'attire contre lui sans rien dire. Je murmure contre le bord de son tee-shirt.

« J'ai vraiment, vraiment l'air d'un gamin à problèmes, quand je dis ça. »

« Il n'y a rien de mal à être un gamin à problèmes. »

« Tu n'as pas à prendre soin de moi. »

« J'en ai envie. »

On sort de la National Gallery. C'est gratuit, de toute façon. On reviendra un autre jour. On. Ce on qui devient permanent. J'ai perdu toute ma solitude. Et je suis fou de faire ça, je suis fou de me jeter corps et âme dans ses bras.

Je suis fou et c'est peut être ça qui va me sauver.

Je ne sais pas comment Louis se débrouille, mais il parvient à me trainer dans un restaurant. En fait, je sais très bien comment il a fait. C'est un Wagamama, et j'ai envie d'essayer quasiment depuis que je suis arrivé à Londres. Et puis c'est plein de légumes. Donc, ça va. A peu près.

Je n'aime pas parler de mes problèmes avec la nourriture. Je suis boulimique. Un joli mot qui sonne comme « malade » et qui évite d'aller plus loin dans la discussion. Je suis boulimique. Voilà. Maintenant, foutez-moi la paix.

Mais pas aujourd'hui, pas avec lui. Alors j'essaye d'expliquer. J'essaye de lui dire exactement ce que je ressens, quand je mange, quand je ne mange pas. Je lui explique ces journées entières à ne penser qu'à ça, à ne pas manger, ne pas manger, ne pas manger. Je lui raconte mes crises, ou j'oubliais que j'étais sensé ne rien avaler et ou en dix minutes, je me gavais des trucs les plus gras et sucrés que je trouvais, avant de m'effondrer en larmes. Je lui parle de la crise quand mon père a vu que j'avais emmené la balance dans ma valise pour Londres, je lui parle de toutes ces choses qui me font honte parce que je n'arrive pas à les trouver autre chose que ridicules. Je lui parle de toutes ces choses et sans même m'en rendre compte, je mange toute ma salade à l'oignon nouveau et au sésame.

Je ne veux rien commander d'autre, après. Alors quand on sert son plat à Louis, il commence à le couper en petit morceaux. Pour me faire gouter. Une bouchée. Et il me parle, et une deuxième. Il me distrait et il m'a fait avaler la moitié de son porc au caramel quand je me rends compte de son manège. Ca fait cinq minutes que je n'ai pas touché à ma fourchette et cinq minutes que je suis le seul à manger.

Je le regarde, pas très gentiment. Il se fiche un peu de moi, là. Du coup je garde la bouche fermée et sa fourchette heurte ma peau. J'ai du caramel sur les lèvres. Et il continue à se comporter comme si tout était normal, il continue à me parler tout en reposant sa fourchette et en prenant sa serviette. Il trempe le bout dans son verre d'eau, et puis il m'essuie la bouche avec. C'est tellement étrange que ça pourrait me faire sourire. Je l'interromps.

« Tu ne me prendrais pas un petit peu pour un bébé ? »

Il repose la serviette et il me regarde très sérieusement.

« Non. »

Il prend une bouchée de viande, lui aussi. Je me demande s'il y a même gouté. Il regarde ailleurs et il dit tout bas :

« Je te prends pour quelqu'un qui a besoin de chaleur et d'attention même s'il ne le dit pas toujours. »

Le soir, je me retrouve assis dans le salon face à Adam. Je n'arrête pas de penser à Louis. Après le restaurant, on est allé chez lui. Parce que ses mots savent me rendre dingue. Ses mots et la timidité qu'il a parfois quand il les dit réveillent chez moi des choses que j'essaye parfois si fort d'enfuir. Alors quand il a dit ça, j'ai eu tellement envie de lui que l'on a pris le métro, même si je ne le prend jamais parce que c'est cher, juste pour pouvoir être plus vite rentrés.

J'ai bloqué ses mains contre le matelas. Je lui ai demandé de ne pas me toucher. J'ai trop de mal avec tout. Je ne voulais pas que l'on s'arrête avant la fin parce que j'aurais eu peur. J'ai grimpé sur lui, je me suis déshabillé. Je l'ai touché, j'ai passé mes mains partout sur lui. Tout doucement. En essayant de ne jamais toucher la limite, le moment où j'aurais brusquement envie d'être seul.

Je me suis allongé contre lui, il m'a tenu dans ses bras. On a fait l'amour tout doucement, tendrement, sans trop longues caresses. Il avait ses mains prises dans les miennes, son visage dans mon cou. C'était comme j'aime, un peu rude, et doux à la fois. Un peu froid, un peu lent, comme faire l'amour dans l'eau.

Alors je suis assis dans le salon, en face d'Adam. Mais cet après-midi j'ai fait l'amour. J'avais peur, mais j'ai réussi. Alors je me sens bien. Je suis prêt. Je n'ai pas peur.

Et quand Adam me fait la leçon sur mes horaires que je ne respecte pas, je ne tremble pas. Je m'excuse, je dis que ça ne se reproduira pas. Il me demande de ne pas découcher durant la semaine, me rappelle qu'il est dangereux pour la sécurité de ses enfants que je m'en occupe si je n'ai pas dormi. Je m'excuse encore et il me dit qu'il est très content que je sois chez eux, et qu'à part ça, tout se passe bien. Et Noah me propose d'inviter Louis à diner.

Et quand je vais me coucher, je suis heureux. Vraiment heureux.






- 22 -





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#Posté le dimanche 06 juillet 2014 13:32

Modifié le vendredi 01 août 2014 02:16

- 23 -

 
I don't belong here
 
 
 
Find a way - Safetysuit
 
 
 
« Louis... »

Je ne sais même pas si ma voix est perceptible. J'ai l'impression de ne pas émettre un son, autre que celui de ma respiration, évidemment. Ma respiration emballée. Je suis en train de faire une crise. Et je n'ai absolument pas le courage de descendre au salon parce que je ne veux pas que Noah et Adam me voit dans cet état. Je ne veux pas qu'ils paniquent, ou qu'ils me prennent pour un faible, pour quelqu'un qui peut d'un seul coup s'effondrer sans aucune raison.

« Louis ! »

Je gémis et je pleure un peu entre deux respirations trop profondes. J'aspire tellement d'air que j'ai mal dans la cage thoracique, je rejette tout, je gémis et je recommence. Asthme. Hyperventilation. C'est comme pour la boulimie, j'aimerais mettre un terme médical là-dessus, pour que tout le monde me fiche la paix. Et c'est ce que je fais, en général. Je dis n'importe quoi, quand on me demande ce que j'ai. Une hypertrophie des poumons. Une jonction défectueuse de... N'importe quoi. Le premier terme médical entendu dans un épisode de docteur House qui me vient. Parce que la vérité est complètement nulle, parce que la vérité me fait passer un peu plus pour un gamin à problème.

La vérité c'est que c'est moi qui décide de me mettre à respirer comme ça. J'angoisse, alors je prends de grandes respirations. De plus en plus grandes, parce que ce n'est jamais assez pour me calmer, jusqu'à que mon c½ur et mes poumons soient comme... Emballés. Et je respire comme ça et je n'arrive pas à avoir suffisamment envie de me calmer pour que ça marche. Je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à mon c½ur qui bat trop fort et j'ai l'impression que si je continue assez longtemps je vais mourir. Alors je continue.

« Harry, qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce qui ne va pas ? Qu'est ce qui s'est passé ? »

Je n'en avais pas fait depuis au moins six mois. Louis ne m'avait jamais vu faire de crises. Louis ne doit même pas savoir que je fais des crises. Alors il ne sait pas comment il faut faire pour me calmer. Et je ne sais même pas si c'est possible de me calmer à travers le téléphone.

J'ai mal dans le sternum et l'os entre les clavicules, le wishbone. Je suis roulé en boule sur le lit, fermé sur moi-même, alors qu'il faudrait que je m'allonge, que je laisse de la place à mes poumons, que je me décontracte. Mais je n'y arrive pas.

« J'ai mal... »

« Tu as mal ou ? Tu t'es fait mal ? »

Il a une voix tellement calme. Avec une angoisse monstrueuse dessous. La voix d'une personne habituée à gérer les catastrophes mais qui, une fois que tout va bien, s'effondre et chiale toutes les larmes de son corps.

« Est-ce que tu as besoin que je vienne ? Que j'appelle une ambulance ? »

Je n'arrive pas à parler. J'essaye désespérément d'être silencieux, de ne pas alerter Ophélia dans la chambre d'à côté, ou Adam qui passe dans le couloir. J'étouffe ma respiration dans mon oreiller. Entre deux inspirations, j'arrive à répondre :

« Non... Non... »

« Tu t'es fait mal ? »

« Non... »

« Respire. Il faut que tu te calmes et que tu respires, puis que tu me dises ce qui ne va pas. Est-ce que tu es en danger ? »

« Je peux pas... Respirer... »

Est-ce qu'il faut vraiment que je le dise ? Il n'a pas l'air comprendre que c'est ça, le problème. Il ne s'est rien passé. Ma crise de panique n'est pas le résultat d'un problème. Ma crise de panique est le problème.

« Calme-toi. Ecoute ma voix. Je suis là. Je suis avec toi, écoute ma voix. »

Il me dit toutes ces choses que l'on m'a déjà dit tant de fois. Que Niall me disait, que mon père me disait. Calme-toi, respire. Écoute-moi. Mais ça ne suffit pas. J'ai besoin d'autre chose. J'ai besoin d'arrêter de me focaliser sur ma respiration. Et je déteste Louis, à cet instant précis. Parce qu'il ne sait pas ce qu'il doit faire, parce qu'il n'arrive pas à m'aider. Je place absolument tout sur lui et il n'est pas à la hauteur. Et ça me fait encore plus mal.

« Tu es déjà allé en Angkor ? »

« Pardon ? »

« En Angkor. Est-ce que tu es déjà allé dans un pays qui s'appelle Angkor ? »

Je suis en train de serrer de toutes mes forces ma peluche de lion, mes yeux pleurent, je suis incapable de respirer correctement et Louis me pose des questions complètement farfelues.

« En fait, je ne suis pas certain que ce pays existe réellement. Peu importe. C'est une monarchie. Et la fille du roi, la princesse Indra, a interdiction de sortir du palais. Tu m'écoutes ? »

Il est en train de me raconter une histoire. J'essaye de me concentrer, mais je ne suis pas certain d'aimer les histoires de princesse à la con. Je parviens à sortir un « oui ».

« Très bien. Alors, la princesse Indra a interdiction de sortir. Mais évidemment, elle désobéit. Elle s'enfuit du palais et tombe dans un magnifique jardin rempli de fleurs merveilleuses. »

« C'est niais. »

« Ecoute l'histoire. Elle trouve le jardinier, qui est en train de bêcher la terre, et c'est un très beau jeune homme du nom de Tsarak. Il lui montre tout son jardin, lui donne le nom de chaque fleur. Et au milieu des fleurs, il y a des plans de concombres. »

« Beurk. »

« Il lui fait gouter, et ce sont les meilleurs concombres qu'elle n'ait jamais mangé. Frais, croquant, savoureux... Ils sont délicieux. »

« Impossible. »

« Tais-toi, respire et écoute. Et la princesse Indra et le jardinier Tsarak tombent follement amoureux l'un de l'autre. Alors ils décident de retourner au palais pour que Tsarak puisse demander la princesse en mariage. »

« On ne peut pas épouser un homme que l'on vient de rencontrer. »

« Tu as l'air de mieux respirer. »

« Mm mm. »

Je respire mieux, c'est vrai. Parce qu'avec son histoire débile de princesse qui mange du concombre, j'arrive légèrement à penser à autre chose. Il continue.

« Alors ils vont voir le roi. Et celui-ci est très en colère, mais il goute les concombres et alors là, il est subjugué. Ce sont les meilleurs concombres qu'il n'a jamais mangé. Il les achète tous au jardinier et lui ordonne de venir les planter dans ses jardins. Et pendant des semaines, il se gave de concombre. L'ennui, c'est qu'ils sont si bons que des gens viennent les voler. Alors le roi donne une lance au jardinier et lui ordonne de veiller jour et nuit sur les concombres. Il lui dit de tuer tout voleur qui s'approcherait, et que si quelqu'un vole quand même un seul de ses concombres, c'est lui qui sera tué. »

Son histoire n'est peut-être pas aussi débile qu'elle en a l'air. Sa voix est douce. Alors je l'écoute. Je l'écoute pendant que ma respiration se débloque.

« Le jardinier reste debout toutes les nuits, il est épuisé. Et une nuit, il voit une ombre se glisser dans le jardin. Alors vite, il lui jette sa lance, Chcrac ! Et stupeur ! Il se rend compte qu'il vient de tuer le roi, qui était venu pour se grignoter un concombre. On met Tsarak en prison. Le problème c'est que la princesse n'est pas mariée et que le roi n'avait pas de fils alors il faut choisir un nouveau roi. On fait aligner dans la grande salle du château, dans laquelle Tsarak est emprisonné, dans une cage, tous les possibles rois. Tous les cousins, les princes, les vizirs, les n'importe quoi. Et l'on fait venir l'éléphant royal. »

« Louis ? »

« Oui, mon ange ? »

« J'aime beaucoup les éléphants. »

« Je sais. Et l'éléphant royal est chargé de désigner de sa trompe le nouveau roi. Alors il marche dans la salle comme ça, il passe devant tout le monde, et puis il sent... Il sent l'odeur de Tsarak. Parce que Tsarak sent le concombre. Et il sent cette odeur et il la trouve merveilleuse alors il va jusqu'à lui et il le désigne lui avec sa trompe. Tsarak devient roi et il peut épouser la princesse Indra. Fin. »

J'ai progressivement desserré mon étreinte autour de ma peluche de lion. Je suis allongé sur le lit, le téléphone posé juste à côté de moi, à respirer comme quelqu'un qui vient de courir. C'est-à-dire, bien plus calmement. Je ne suis plus en crise. Je suis seulement essoufflé. Il ne dit plus rien, il respire seulement et j'essaye de caler mon souffle sur le sien. Et ça marche. Ça marche même très bien.

« Harry ? »

« J'ai envie de te dire quelque chose. »

« Quoi ? »

« J'ai vraiment envie de te dire quelque chose, mais ça serait lâche de te le dire au téléphone. »

Il y a un long moment de silence troublé, et puis il murmure :

« Est-ce que tu es fâché contre moi ? »

« Je suis amoureux de toi. »

« Oh. »

« Ne me dis pas que ce n'est pas évident. »

« Ce n'est pas évident. »

« Alors je te le dirais jusqu'à que ça devienne évident. »

Il a ce petit rire que j'aime bien, avec toute cette gêne dedans, ce petit rire qui respire l'amour à plein nez.

« Est-ce que ça va mieux ? »

« Ca va aller. »

« Il y a quelque chose que je peux faire ? »

« Me serrer dans tes bras toute la nuit. »

« Est-ce quand ton souffle sera totalement calmé, j'aurais le droit de le faire s'envoler à nouveau ? »

Il fait battre mon c½ur trop vite. J'ai mal à l'intérieur à cause de ma crise, alors même si ça balance des endorphines, ce n'est pas très agréable. Je grogne.

« De quelle manière ? »

« En soufflant sur ta nuque. »

Je me tortille bêtement dans mon lit, parce que j'adore ça. Quand il souffle et embrasse ma nuque tout doucement. Ça me fait beaucoup d'effet.

« Et quoi d'autre ? »

« En caressant ton ventre. Et en te murmurant à l'oreille des histoires de comète et de lunes. »

Je me tourne dans les draps en maugréant. J'ai vraiment envie qu'il soit là. Qu'il fasse toutes ces choses. Mais il ne peut pas venir, alors je fais la tête.

« Si je fais une nouvelle crise, ça sera de ta faute. »

« Ça serait une digne vengeance, de t'infliger ça, vu comment mon c½ur s'emballait tout à l'heure. »

Je respire tout doucement, une main posée sur le ventre. Il me donne tellement de chaleur. Je ne crois même pas qu'il s'en rend compte. D'à quel point il rend les choses plus belles et plus douces. Je murmure :

« Le mien est à nouveau emballé, là. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je pense à toi. »





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#Posté le mercredi 09 juillet 2014 16:25

Modifié le samedi 02 août 2014 02:01

- 24 -

 
She's running out the door
 
 
 
You don't see me - Safetysuit
 
 
 
Je ne voulais pas y aller. Et d'habitude, quand je ne veux pas quelque chose, je ne le fais pas. Je n'aime pas vraiment la confrontation, donc j'ai du mal à dire directement que je ne veux pas. Mais je le fais comprendre. Vraiment très clairement.

Mais je n'ai pas eu envie. Louis voulait que l'on sorte, il voulait me présenter à ses amis et moi j'ai eu envie de lui faire plaisir. Et c'est tout bête, vraiment, mais je crois que ça ne m'étais pas arrivé depuis des temps immémoriaux. Pas de vouloir faire plaisir à quelqu'un, mais de faire quelque chose qui me déplaisait pour ça.

Alors on est dans ce bar. Je suis bourré et je parle à tort et à travers et Louis est mort de rire parce que je ne parle jamais, d'habitude. Avec lui je ne parle pas beaucoup, mais en présence d'étrangers je deviens carrément muet. On est arrivés avant ses amis, du coup on a commencé à boire avant et quand ils ont tous été là j'étais déjà bien, du coup j'ai l'air d'un mec normal. Et même marrant.

« Le mythe du timide qui devient expansif quand il est bourré n'est donc pas un mythe... »

Je lui tire la langue. L'un de ses amis passe son bras autour de mes épaules et ça ne me fait absolument rien.

« Ah ouais ? T'es un timide, d'habitude ? C'est mignon, ça. »

Je babille et dix secondes plus tard je lui raconte ma vie. Je lui parle de ma famille d'accueil, de Tom et de ma peluche et de Louis qui m'a écrit une chanson d'amour et ça faisait vraiment, vraiment trop longtemps que je n'avais pas bu.

Avant de sortir avec Niall, je buvais pas mal. Enfin, non. Je veux dire, j'avais dix-sept ans, j'étais en terminale, et on faisait pas mal la fête. Sobre, j'étais renfermé, et je le suis toujours. Du coup je buvais, et je devenais une personne cool capable de s'amuser en société, de faire le con, de coucher avec des filles. Tout ça. Et puis Niall est arrivé. Niall m'a aimé.

Les premières fois que l'on a couché ensemble, j'étais bourré, voire carrément défoncé. En fait, je n'avais jamais couché avec qui que ce soit en étant totalement sobre. Genre... Jamais. Alors il m'a empêché de boire. Il m'a empêché de toujours prendre la solution de facilité. Il m'a entrainé dans le noir, là où j'avais peur. Mais il me tenait la main. Il m'a forcé à m'ouvrir avec du courage plutôt que de la tequila. Il m'a fait l'amour un après-midi, alors que l'on aurait dû être en cours. Sans rien pour m'évader de toutes les sensations. Il m'a fait faire le grand saut dans ses bras. On avait déjà couché plusieurs fois ensembles, mais ça n'avait rien à voir. C'était bon. C'était beau. C'était miraculeux.

Et je n'ai plus touché à l'alcool pendant près de deux ans. Sauf à mon anniversaire ou des trucs du genre. Du champagne, du vin. Plus de bière et de tequila. Alors du coup, quand je me retrouve à boire de nouveau, il suffit d'un verre pour me faire pas mal partir. Et redevenir un peu de cette personne cool et ouverte que j'ai essayé d'être pendant des années.

Les amis de Louis sont cools. Mais ils sont tous plus âgés que moi. Genre... Pas mal plus. Louis a vingt-trois ans, déjà, soit quatre de plus que moi. Et ses amis sont un petit peu plus vieux, vers les vingt-cinq. Donc j'ai l'air d'un bébé. Mais c'est chouette, parce que du coup ils sont gentils avec moi.

Je pensais que j'allais passer la soirée collé à Louis à ne pas parler, mais non. En fait je suis assis entre deux de ses amis et on n'arrête pas de se raconter des conneries et de rire.

Et puis il y a cette fille

Et dès que je la vois, je sais que ça ne va vraiment pas bien se passer. Parce qu'elle est genre... Super belle. Et super affectueuse. Dès qu'elle arrive dans le bar, le premier truc qu'elle fait c'est venir le prendre dans ses bras. Et ensuite, elle ne lui parle qu'à lui. Elle est limite assise sur ses genoux. Et elle lui parle à l'oreille et je suis juste à coté et je ne me marre plus du tout. Je me sens juste complètement con. Vraiment complètement con. Parce qu'elle le drague et qu'il ne dit rien. Il ne réagit pas. Et ça me rends complètement fou de jalousie.

Louis croise mon regard. Il fait la grimace et il la repousse, mais c'est trop tard. Il vient de tout gâcher. Je n'ai plus envie de boire, de parler, de rire. Je n'ai plus envie d'être là, je n'ai plus envie de l'aimer, j'ai mal et je ne voulais pas avoir mal.

Niall était toujours entouré de mecs qui lui tournaient autour. Tout le temps. Et il flirtait avec eux. Ça me rendait dingue. Ça me rendait fou de jalousie.

Et c'était son but. Que je me mette en colère et que je marque mon territoire. Que je lui redise qu'il était à moi, à personne d'autre, que personne n'avait le droit de le toucher, de le regarder. Qu'il m'appartenait. Il avait besoin de ça. Besoin que je me batte pour lui, besoin que je suis jaloux et protecteur. Il avait besoin de jouer avec ça, même si ça me faisait mal, parce que ça me faisait mal. Parce qu'il acceptait la part obligatoire de souffrance qui va avec chaque histoire d'amour. Il avait besoin de me faire souffrir pour pouvoir accepter toute la souffrance que je lui imposais en étant tel que j'étais, tel que je suis. Et je crois que plein de gens trouvaient ça malsain, et peut être qu'ils avaient raison. Mais Niall me rendait vivant. Il m'obligeait à ressentir plutôt que de m'enfermer à l'intérieur de moi-même. Et il me sauvait, de cette manière-là.

Je suis incapable d'aller vers lui, de le prendre dans mes bras et de l'embrasser devant tout le monde. Je ne peux pas le marquer comme mien, je ne peux pas affirmer qu'il m'appartient. Parce que je ne veux plus que l'on m'appartienne, je ne veux plus aimer. Je ne veux plus rien du tout.

Il s'avance avec un sourire avenant, il passe son bras au-dessus de mes épaules et je le repousse sèchement. Je ne veux pas qu'il me touche, je ne veux pas qu'il fasse comme si ça ne m'avait pas blessé, comme si on était des adultes raisonnables parce qu'on ne l'est pas, je ne le suis pas et je n'ai pas envie de l'être.

« Harry... »

« Dégage. »

Et il y a tous ses amis autour de nous qui ne savent pas quoi dire, et cette fille qui a l'air de se sentir bête ou peut être que ça la fait sourire, je n'en sais rien et je m'en fiche pas mal.

« Harry, ce n'était pas... »

Je me lève. Up. Down. Up. Down. Je suis une mine anti-personnel. Il ne faut pas me toucher. Il faut que je m'en aille. Je ne suis pas raisonnable. Je suis une machine en souffrance. Je fais des histoires. Je ne veux pas que la vie soit trop simple, je préfère taper dessus. Je préfère fuir et que l'on court après moi.

« Ou est-ce que tu vas ? »

« Je rentre chez moi. »

« Tu devais dormir chez moi, ce soir... »

« J'ai changé d'avis. »

« Harry... »

Il va me courir après, ça sera comme dans les films, il m'embrassera, s'excusera, il me ramènera chez lui. Et ça sera pathétique. Ça ne sera jamais comme dans un rêve. Ça sera trop évident, ça ne sera pas... Lui. Moi. Nous. Ça sera quelque chose d'autre.

J'attrape ma veste, je sors du bar. Je marche dans la rue, les poings serrés enfoncés dans les poches. Je marche et il n'y a aucun bruit derrière moi. Je remonte la rue et Louis ne vient pas me prendre dans ses bras et me demander pardon. Niall l'aurait fait. Niall m'aurait couru après, il aurait mis ses mains dans mes cheveux et il m'aurait embrassé. Il m'aurait dit des choses qu'il n'aurait jamais dites avant, il m'aurait dit qu'il était tellement con, et puis on se serait baladé main dans la main.

Louis n'est pas Niall, et ça ne devrait pas me sembler si étrange. Mais il n'est pas là, et je ne comprends pas.

Je remonte jusqu'au croisement, là où il y a un minuscule parc, un petit carré de vert avec un banc. Et j'attends. J'attends que Louis vienne. J'attends qu'il réagisse comme je veux qu'il réagisse. J'attends qu'il vienne me chercher, j'attends qu'il vienne me sauver comme il l'a promis.

Mais il ne vient pas. Il me laisse là tout seul, sur ce banc, à attendre. Recroquevillé, mes pieds posés sur le bord, et j'ai l'impression que tout s'effondre tout doucement. Qu'est-ce que je dois faire ? Ou je dois aller ? Pourquoi il ne vient pas me chercher ?

Je lui envoie un sms :

« Tu n'es vraiment qu'un enfoiré. »

« Je ne lui ai rien fait. J'aurais dû la repousser avant, mais je ne suis pas un enfoiré. Je t'aime, je suis désolé de t'avoir fait de la peine. Mais je ne suis pas un enfoiré. »

« Tu es un enfoiré parce que tu n'en as rien à faire de ce que je ressens. »

« Tu sais que ce n'est pas vrai. »

« Alors pourquoi tu n'es pas avec moi ? »

« Parce que tu es fâché contre moi, alors je te laisse en paix. »

« J'ai besoin que tu viennes me chercher. »

« Ou est-ce que tu es ? »

« A l'angle, sur le banc. »

Quand il arrive, je suis en train de pleurer. De rage, de honte, de pleins de choses qui se mêlent. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Je n'aurais pas dû fuir. Il aurait dû courir après moi. Il aurait dû comprendre. Je l'aime. Je l'aime et ça me fait beaucoup trop mal à chacune de ses erreurs, aussi infimes soient elles. Parce qu'il a promis de me sauver. Alors je lui demande tout, je lui demande trop.

Il me prend dans ses bras. Il me murmure qu'il est désole en embrassant mon visage. Et puis il me soulève. Il n'est pas très grand, mais il me porte dans ses bras, mes jambes enroulées autour de sa taille. Il me colle contre lui et on marche comme ça quelques mètres, en se serrant. Il finit par me déposer.

« Est-ce que tu veux bien que l'on aille chez moi ? »

« Oui, s'il te plait. »

On rentre en bus. Il me garde dans ses bras tout le trajet. Il me berce quand je pleure, et je pleure presque tout le trajet. Toutes les deux ou trois minutes, mes yeux se remplissent de larmes que je laisse couler contre sa chemise. Il me murmure des mots d'amour en caressant mes cheveux. Il prend soin de moi. Il me protège. Il ne sait pas toujours comment faire, mais il fait de son mieux. Alors il faut que je sois plus gentil avec lui.

Mais je ne suis plus comment on fait pour être gentil. Pour contrôler les trucs qui explosent.

« Je ne partirais pas, tu sais. »

On est allongés dans son lit, à demi-nus sous la couette, l'un à côté de l'autre, les mains jointes au milieu. Ça fait au moins dix minutes qu'on est là. Qu'on parle en métaphores, d'étoiles qui explosent et d'amour. Il ouvre les bras et je m'approche un peu. Je viens nicher mon visage dans sa clavicule. Je respire son odeur et je réponds :

« Ce n'est pas la question. Tu n'es qu'à moi. C'est ça, la question. Et ce n'est pas une question, c'est un fait. Tu es à moi. »

Je passe un bras dans son dos, je le colle contre moi. Parce que je ne suis pas faible et porté par les éléments en permanence. Je ne suis pas seulement cette personne toujours prête à exploser. Je peux prendre soin de lui comme lui prends soin de moi. Je peux l'aimer comme lui m'aime. Je peux être à la hauteur. A sa hauteur.

« Tu as déjà laissé ta marque. »

Ça me fait sourire. Je grimpe sur lui et j'observe ses joues devenir rose.

« Je vais te mordre. La marque sera visible. »

« Tu me mordrais où ? »

Je promène ma bouche contre son visage. J'embrasse son front, l'arrête de son nez, le coin de sa bouche. Je murmure :

« La clavicule. »

Ses mains se glissent dans mon dos, sous mon tee-shirt. Sa tête est rejetée en arrière, sa peau offerte à mes dents. Il me fait frémir. Il me rend vivant, et il n'a pas besoin de blesser pour ça.

« Mords-moi fort, dans ce cas. Je n'ai pas envie que la marque s'en aille pour le moment. »

Je m'exécute.






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#Posté le mercredi 09 juillet 2014 16:28

Modifié le dimanche 03 août 2014 01:54

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